Lire, interpoler, écrire. Rencontre avec Sophie Rabau.
Une rencontre au Centre national du livre en 2011 s’était intitulée « Le critique littéraire est-il mort ? » Le livre collectif Postcritique paru en 2019 s’ouvre sur cette affirmation sans doute non moins ironique : « Nous vivons l’âge du triomphe de la critique. » Le rapport que nous avons aujourd’hui à l’exercice critique oscille en effet entre ces deux idées qui finalement se rejoignent : le sentiment d’impuissance d’une parole qui échoue à entamer quoi que ce soit s’exaspère dans chacune de ses tentatives toujours trop vaines ou trop gonflée. Pourtant les questions simples « Qu’est-ce que lire ? » et « Qu’est-ce que voir ? » se représentent toujours avec une évidence douloureuse, elles sont le Sphinx de nos désirs critiques.
Sophie Rabau intervient aujourd’hui dans le champ de la critique avec la notion d’interpolation et c’est pour cette raison que nous avons envie de discuter avec elle. « Interpoler » est une drôle de chose, qui fait notamment l’objet de son dernier livre, L’art d’assaisonner les textes (Anacharsis, 2020). Revue Incise, qui a fait vocation de critique depuis le champ particulier du théâtre, a publié un texte d’interpolation dans son dernier numéro : un article de Sophie Rabau qui pourrait s’intituler « Et si Carmen sauvait sa peau pour de bon ? », qui est une manière d’approcher ce qu’elle entend par là – comment elle lit un texte et comment elle regarde un spectacle.
La rencontre du jeudi 19 décembre 2020 entre Sophie Rabau, auteur et enseignante-chercheuse en littérature comparée à Paris III, et Diane Scott, psychanalyste, critique et rédactrice en chef de Revue Incise et à l’initiative d’Ent’revues, est à écouter ou réécouter ici : https://www.youtube.com/watch?v=_sqI_4VflNI.